Source text in English | Translation by nordiste (#144) |
When she moved into his tiny house in Stroud, and took charge of his four small children, Mother was thirty and still quite handsome. She had not, I suppose, met anyone like him before. This rather priggish young man, with his devout gentility, his airs and manners, his music and ambitions, his charm, bright talk, and undeniable good looks, overwhelmed her as soon as she saw him. So she fell in love with him immediately, and remained in love for ever. And herself being comely, sensitive, and adoring, she attracted my father also. And so he married her. And so later he left her - with his children and some more of her own. When he'd gone, she brought us to the village and waited. She waited for thirty years. I don't think she ever knew what had made him desert her, though the reasons seemed clear enough. She was too honest, too natural for this frightened man; too remote from his tidy laws. She was, after all, a country girl; disordered, hysterical, loving. She was muddled and mischievous as a chimney-jackdaw, she made her nest of rags and jewels, was happy in the sunlight, squawked loudly at danger, pried and was insatiably curious, forgot when to eat or ate all day, and sang when sunsets were red. She lived by the easy laws of the hedgerow, loved the world, and made no plans, had a quick holy eye for natural wonders and couldn't have kept a neat house for her life. What my father wished for was something quite different, something she could never give him - the protective order of an unimpeachable suburbia, which was what he got in the end. The three or four years Mother spent with my father she fed on for the rest of her life. Her happiness at that time was something she guarded as though it must ensure his eventual return. She would talk about it almost in awe, not that it had ceased but that it had happened at all. | Quand elle s’est installée à Stroud dans la petite maison de mon père, et qu’elle s’est occupée ses quatre jeunes enfants, Mère avait trente ans et elle était encore très belle. Je pense qu’elle n’avait jamais rencontré quelqu’un comme lui auparavant. Elle a succombé à ce jeune homme plutôt moralisateur, à sa gentillesse dévouée, à ses airs et ses bonnes manières, à sa musique et ses ambitions, à son charme, à sa conversation brillante, et à son incontestable belle allure, dès l’instant où elle l’a vu. C’est ainsi qu’elle est tombée amoureuse de lui, immédiatement, et qu’elle l’est restée pour toujours. Et comme elle était elle-même bien élevée, sensible et en adoration devant lui, elle a attiré mon père également. Et c’est ainsi qu’il l’a épousée. Et c’est ainsi qu’il l’a abandonnée plus tard, comme ses premiers enfants et ceux qu’ils avaient eu ensemble. Après son départ, elle nous a amenés au village et elle a attendu. Elle a attendu pendant trente ans. Je ne pense pas qu’elle ait jamais connu les raisons qui l’avait poussé à l’abandonner bien que ces raisons fussent assez claires. Elle était trop honnête, trop naturelle pour cette homme craintif ; trop éloignée de ses lois bien ordonnées. Après tout, elle était une fille de la campagne ; désordonnée, hystérique, aimante. Elle était brouillonne et espiègle comme un choucas des cheminées, faisait son nid de loques et de bijoux, se réjouissait d’un rayon de soleil, gloussait face au danger, furetait avec une curiosité insatiable, tantôt oubliait de manger et tantôt mangeait toute la journée, chantait sous les reflets rouges du couchant. Elle vivait selon la loi facile des champs, aimait le monde et ne faisait pas de projets, gardait un œil bienveillant pour les merveilles de la nature et n’aurait jamais été capable au grand jamais de tenir une maison. Ce que mon père attendait était tout autre chose, quelque chose qu’elle n’a pas pu lui donner, le cadre protecteur d’une banlieue irréprochable, et qu’il a finit par obtenir. Pendant les trois ou quatre ans qu’elle a passés avec mon père, Mère a absorbé toute l’énergie nécessaire pour le reste de sa vie. Sa joie d’alors était quelque chose qu’elle conservait comme l’assurance d’un éventuel retour. Elle parlait avec un respect mêlé de crainte non pas de ce qui était terminé mais de ce qui avait existé. [Subject edited by staff or moderator 2007-02-12 14:55] |